Comment voir quand il fait tout noir ?

L'obscurité... Pour certains, elle évoque le calme et le repos. Pour d'autres, elle ravive des échos douloureux.

Tout a commencé quand j'étais un enfant. J'avais peur du noir, comme beaucoup d'enfants à cet âge-là.

J'ai trouvé mille alternatives pour ne plus avoir peur, ou dans tous les cas, pour ne pas la ressentir.

Mes parents laissaient la lumière du corridor allumée, ou j'avais une petite veilleuse. Il y avait aussi la pleine lune qui, lorsque je laissais les stores de ma chambre ouverts, laissait passer suffisamment de lumière pour voir dans le noir.

À l'adolescence ainsi qu'à l'âge adulte, je marchais vite dans la rue, le soir. Les zones peu fréquentées ou très obscures pouvaient me tétaniser. Je me revois fixer la pénombre et en frissonner ! J'étais un très bon sprinter à cette époque-là. Fuir l'obscurité pour me retrouver dans un lieu éclairé était mon quotidien. Je ne m'en rendais pas compte, je m'étais habitué, j'ai fait avec.

Fermer les yeux et méditer ? C'était impossible ! Impensable !!! Me détendre et lâcher prise ? Jamais !!!

Je n'avais pas confiance en moi. Aucune estime de soi. Je me sentais prisonnier du monde extérieur, avec dans ma veste une lampe de poche et une arme d'auto-défense, toujours aux aguets.

La liberté

Ma libération était inévitable. Lorsqu'une peur devient trop présente, c'est qu'il est l'heure de lâcher prise, de lâcher son emprise.

Si j'avais su à quel point il aurait été facile de m'en détacher... En quelques instants, j'ai pu découvrir ce qu'était une vie parsemée de nuances de couleur et non une tonalité de noir et de blanc.

Mon repos ainsi que mes nuits devenaient meilleurs et d'une qualité encore jusque-là inexpérimentée.

J'ai commencé à marcher seul dans la rue. J'ai découvert ce que ça fait de manger seul au restaurant, en étant serein.

La méditation est devenue un de mes grands atouts pour la gestion de mes émotions ainsi que l'écoute de mon corps et de mes pensées. La solitude est un atout pour définir ce que je souhaite et mettre en place un plan pour y accéder.

Quel est le lien entre la peur de l'obscurité et le reste ? Comment, en traitant une peur ou un traumatisme, on peut découvrir plein d'autres perspectives ?

Simplement, le corps est programmé à travers nos expériences de vie.

Je crois que lorsque j'ai ressenti la peur pour la première fois de ma vie, je me suis tétanisé. Depuis lors, c'est ce comportement qui surgit sans que je le souhaite, par mécanisme de défense, de protection ou autre...

Aujourd'hui, je peux bouger, respirer pleinement. Mon corps est détendu et j'ai souvent des solutions à mes barrières. La peur est inévitable, c'est une émotion tout à fait humaine. Grâce à la peur, j'ai découvert le courage qui sommeillait en moi, cette flamme qui me réchauffe le corps et le cœur, ce feu ardent qui devient mon moteur et me fait avancer chaque jour.